La fierté canadienne

Avertissement, le message qui suit n'a pour but que de partager mon petit moment de bonheur quelque peu insignifiant mais qui a réussi à me donner des frissons de fierté ce matin.  Vous pouvez laisser vos grands chevaux dans l'écurie, il n'y a aucune propagande subtile et l'aspect politique n'est présent que pour la mise en situation!

D'abord, un peu plus à propos de nous: nous habitons à la campagne où il y a une toute petite école anglophone.  Si petite qu'elle n'accueille que les enfants de la maternelle à la 2e année.  Si petite qu'il n'y a qu'une classe par niveau.  Si petite qu'il manque d'espace pour la population grandissante!  Mais si belle et chaleureuse que nous avons décidé que nos enfants allaient y débuter leur scolarité et par le fait-même, apprendre l'anglais.  Choix curieux aux yeux de certains mais c'est le nôtre longuement réfléchi.  Le jour où j'ai décidé d'abandonner le 8 à 4, j'avais l'ambition de non seulement rester à la maison avec les petits mais aussi d'être présente dans l'école et de m'impliquer.  C'est ainsi que je me suis retrouvée à siéger au sein du comité de parents et du comité d'école.  J'enseigne aussi bénévolement le français aux élèves de 2e année 50 minutes aux 2 semaines pour qu'ils aient un premier contact (positif si possible!) avec le français puisque plusieurs s'inscriront au programme d'immersion française en 3e année. 

Ce matin, comme chaque mardi matin, j'étais à l'école à 8h30 pour préparer des petits sacs de légumes qui accompagneront le dîner des enfants qui auront un dîner chaud.  Ce matin, comme chaque mardi, j'ai arrêté ma préparation à 8h50 le temps du Oh Canada! quotidien.  Eh oui, dans les écoles du Nouveau-Brunswick et sans aucun doute dans plusieurs autres provinces, on met les allégeances politiques de côté et on apprend aux enfants à être fiers du pays qu'ils habitent et au quotidien, ça passe par l'hymne national.  Pour moi, québécoise que je suis devant qui on a toujours brandit le drapeau québécois en tentant de cacher le drapeau canadien, c'est très impressionnant de voir le respect que les enfants portent au pays qui est le leur tout autant qu'à la province qu'ils habitent.  Au moment où ils entendent l'intercom, ils cessent toutes activités, on attend les petites chaises bouger à l'unisson le temps qu'ils se lèvent debout et ils chantent fièrement. 

Ce matin, j'ai eu un grand frisson de fierté pour moi, pour ma fi-fille que j'imaginais debout bien droite dans sa classe de maternelle, pour les 2 ou 3 autres francophones parmis les 60 élèves de l'école... le Oh Canada a été joué en français!  Banal, j'en conviens, mais quel bonheur pour moi, maman d'une d'une petite francophone dans un milieu majoritairement anglophone, dans une école complètement anglophone, de savoir que ma fille avait le droit et qu'on l'encourageait à être fière de parler français.  À ce bonheur s'ajoute celui de voir mes petits élèves de 2e année (dont la classe est juste en face de la cuisine) me faire de grands sourires, fiers de me montrer qu'ils pratiquaient leur français!