Noël autrement

Quand vient le temps des fêtes, je me sens toujours un brin nostalgique.  J'ai tellement de souvenirs, de traditions répétées année après année qu'un objet, une odeur, un air de musique me rappellent quelque chose.  Tout se passait toujours dans le même ordre, avec sensiblement les mêmes gens.  Le 24 décembre, c'était LE soir de fête chez nous.  On commençait à se préparer pour le réveillon en fin d'après-midi mais pour ma part, j'étais fébrile depuis mon réveil.  Mon père allait chercher le souper au McDo et ma cousine de passage en région venait le partager avec nous.  On partait ensuite pour la messe des enfants 19h30 et on se rejoignait ensuite chez ma grand-mère maternelle, ma mamie,avec tous mes oncles, tantes, cousins, cousines, pour le réveillon.  Je l'avais aidée dans les semaines précédentes à installer le sapin, à suspendre les bas de Noël de tous et chacun.  Et puis quelqu'un prenait les rennes de la soirée: jeux, rallye, chansons à répondre, bières, échange de cadeaux, on en avait jusqu'aux petites heures du matin.  À minuit, on avait enfin le droit de vider nos bas de Noël qui débordaient de « gratteux » de toutes sortes qu'on grattait pendant une grosse demie-heure avec nos 10 sous trouvés dans le fond des poches d'un "mononcle".  On ne se couchait pas avant 3h du matin et quand j'étais chanceuse, ma grande sœur dormait à la maison avec son amoureux, j'avais le droit de camper à côté du sapin et on déjeunait tous ensemble pour Noël avant d'aller manger les restants de la veille chez mamie.

Et puis les années ont passées, les traditions se sont modifiées par obligation: quand tu accouches quelques jours avant ou après Noël (4 fois plutôt qu'une), tu ne peux pas espérer faire 12 heures de route pour être avec la famille.  Et puis doucement, par gros bon sens: quand tu habites dorénavant à 18h de route sans compter les arrêts pipi, tu es plus que jamais à la merci de dame nature qui a des tendances capricieuses, particulièrement dans le temps des fêtes.

Maintenant, ne se fait plus beaux vers 16h mais on prépare les biscuits pour le Père Noël.  On ne mange plus de croquettes mais on se retrouve autour du four à raclette avec les enfants qui sont étonnamment sages et patients pour l'occasion. On ne va plus à la messe de 19h30 mais les enfants ouvrent leurs bas de Noël. On ne va plus réveillonner chez mamie mais on le fait avec nos enfants, un matelas au milieu du salon, plein de doudous, un bol de pop corn et un nouveau film à écouter.  Les enfants ne se couchent pas encore après minuit mais nous on reste éveillés pour ouvrir nos bas de Noël en amoureux. Et le lendemain, on a le bonheur de partager la dinde avec une petite partie de la famille qui, par la magie de Noël, s'est retrouvée exilée à la même place que nous! 

Nos Noël sont dorénavant autrement mais je peux affirmer qu'ils sont encore mieux parce qu'ils nous ressemblent et nous rendent complètement heureux.

Joyeux Noël!