Billet d'un lundi bouillonnant

Lundi soir, 19h38.  Trois des petites bêtes devraient dormir et c'est loin d'être le cas.  Le bébé est assis à côté de moi, j'achète la paix en attendant que mini (avec qui il partage sa chambre) s'endorme.  Lui, il vient de se relever pour la 3e fois pour une raison inconnue et il porte des gants de construction que je fais semblant de ne pas avoir vu.  Fi-fille chante-parle-raconte: le mâche-patate ne lui arrête pas.  Comme si elle n'avait pas assez parlé pendant la journée. 

Ça fait maintenant un mois que j'ai l'entière responsabilité de la routine du dodo.  Je gère le ramassage de jouets qui se termine nécessairement par une crise de quelqu'un qui refuse de ranger et de l'autre qui trouve injuste de devoir le faire seul, parfois même une crise de maman qui en a marre de voir le salon plus encombré que le poulailler.  Je gère le brossage des dents et, je l'avoue, ça arrive que l'un d'eux le saute parce que je suis dépassée par les événements.  Je gère la sortie des vêtements du lendemain parce que je n'ai pas le choix de le faire avant qu'ils ne se couchent pour avoir leur accord sinon j'ai droit à des "je ne l'aime pas ce chandail-là" et des "ces collants-là piquent" en plein pendant la course folle de la préparation le lendemain matin.  Ce n'est pas nécessairement plus facile la veille mais au moins on n'a pas le facteur "on va être en retard".  Je gère les demandes, les requêtes, les excuses pour se relever, les 2e, 3e et 4e pipis, la bouteille d'eau disparue, les coucous pensant que maman ne l'a pas vu dans le cadre de porte...

 Un mois, c'est sans doute très peu pour certaines.  Pour d'autres, malgré que le papa soit là physiquement, ce n'est que la routine que de devoir tout faire seules.  J'en suis complètement consciente mais ce soir, je n'ai pas envie qu'on me le rappelle bon!    Parce que quand l'homme n'est pas là, c'est la partie de la journée où ils me manquent le plus.  C'est à ce moment-là que j'aurais besoin qu'il prenne le relais pour que je puisse respirer par le nez et retrouver un semblant de calme et de zénitude. 

Mais mine de rien, lundi s'achève et demain, je m'éclipserai quand l'homme tentera d'endormir la meute!