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Mes billets doux
8 juillet 2016

Le concept du nom et du déterminant: bébé-fafa!

Ne vous inquiétez pas, je ne vous rabattrai pas les oreilles avec notre nouveau projet de l'été à chaque jour mais j'en partagerai des bribes ici et là sachant que ça intéresse beaucoup de gens.  Pas seulement ceux qui vivent la scolarisation dans la langue seconde mais aussi pour ceux qui ont des difficultés scolaires qui nécessite qu'on poursuive doucement pendant l'été. 

Nous avons donc fait notre premier matin de français le lundi suivant le début des vacances.  Oh que j'ai aimé l'expérience!  Je pense qu'on a trouvé LA bonne façon de faire.  On a fait du français pendant 1h30 et personne n'a rechigné!

On a d'abord repris la base en apprenant ce qu'est un nom.  J'ai écrit des mots sur des post-it (plus longs et complexes pour mon grand, plus courts et plus facile à déchiffrer pour ma cocotte).  Ils devaient rapporter les objets en question: casquette, chaussure, fourchette, crayon... on a ensuite fait l'expérience avec des personnes: "fille" et le prénom d'un de leur frère.  Puis on est passé aux choses un peu plus grosses: montagne et maison.  Nous avons déterminé qu'on ne pouvait pas les apporter mais on pouvait tout de même les voir et les dessiner.  Nous avons essayé avec les mots "magnifique" et "bleu".  Alors là, pas moyen de les représenter à moins de dessiner un cercle bleu ou des lunettes magnifiques.  On a établi qu'un nom serait représenté par un triangle noir désormais.  Pour vérifier s'ils avaient bien compris ce qu'était un nom, ils devaient trouver les noms dans les phrases sur leur tableau blanc (déjà écrite pour fi-fille mais le plus grand a dû faire l'effort d'écrire mes courtes phrases) et dessiner un triangle noir au-dessus de chacun ce qu'ils ont fait rapidement.

leconceptdunom

Nous sommes ensuite passé aux cahiers d'exercice.  Si fi-fille a fait 2 pages avec grand plaisir, c'est là que le plus grand a rechigné et en commençant à lui expliquer le principe des homophones "mes" et "mais", j'ai réalisé que j'étais allée bien trop vite: comment comprendre la différence entre les 2 quand on ne sait pas ce qu'est un déterminant et une conjonction?  J'ai tenté de lui expliquer, de lui montrer à le remplacer par "tes" pour voir si ça fonctionne mais il est comme moi: il a besoin de comprendre les choses.   On a refermé le cahier et on utilisé la pédagogie Montessori encore une fois, on est retourné à la base pour voir ce qu'est un déterminant.

J'ai écrit "une fourchette", "un crayon" sur des post-it et il devait me rapporter l'objet.  Je lui demandais pourquoi il avait apporté cet objet précisément puisqu'il y avait bien une vingtaine de fourchettes dans le tiroir.  Il m'a dit que je voulais n'importe laquelle.  J'ai donc écrit "la cuillère bleue" et "le crayon rouge", cette fois, il n'avait qu'un choix pour apporter le bon objet.  Nous venions de voir le concept d'article défini et indéfini en 1 minute et demi.  Nous avons ensuite vu le concept des possessifs en lui demandant ce qu'il m'apporterait si je lui demandais d'apporter "mon pantalon" ou "ton pantalon" ou "son pantalon". 

Pour comprendre la relation entre les éléments d'une phrase, je lui ai demandé de mettre un triangle noir au-dessus des noms sur les post-it.  Ensuite, je lui ai mentionné que les petits mots qu'on venait de voir s'appellaient des déterminants et qu'il en existait plusieurs sortes.  En lui demandant de dessiner un petit triangle bleu au-dessus des déterminants, il a compris que le déterminant était toujours devant un nom.  Il n'aura fallu qu'une heure pour qu'il comprenne les prémisses de la structure de phrase que je tentais de lui faire comprendre depuis 2 ans! 

Merci Montessori!

*Le lendemain, j'ai voulu demandé à mon grand d'expliquer le concept de déterminant à sa soeur pour voir ce qu'il avait retenu... la petite bonjour avait tout écouté de notre exercice et l'a expliqué elle-même en 3 secondes et quart et a pu les trouver facilement dans les phrases!

** Ça fait déjà presque 2 semaines et ils n'ont rien oublié: victoire!

 

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Commentaires
M
Je pourrais parler pendant des heures de pédagogie! Je n'ai pas non plus de difficulté à comprendre des concepts abstraits... quand c'est un sujet qui m'intéresse vraiment!
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S
La prochaine fois qu'on se voit, il faudra parler beaucoup plus de pédagogie! C'est vraiment enrichissant pour moi de lire ce que tu fais. Même si ça ne s'applique pas directement à l'enseignement de la physique collégiale, ça me fait beaucoup réfléchir sur la notion de "concepts abstraits". <br /> <br /> <br /> <br /> Mon cerveau vit très très (trop) bien avec l'abstraction, mais je sais que ce n'est vraiment pas le cas de la majorité des étudiants. Et je constate avec un quasi-désespoir qu'il y en a très peu qui sont volontaires pour faire l'effort intellectuel de comprendre par eux-mêmes les concepts des fois abstraits qu'on aborde dans les cours de sciences. Probablement qu'un certain petit pourcentage de mes étudiants n'a tout simplement pas la capacité intellectuelle de le faire, mais je crois surtout que la majorité est trop paresseuse! Par manque de motivation? Par grosse paresse sale? Par manque d'habitude à devoir faire cet effort? Parce qu'ils ont l'impression que s'ils doivent se forcer, ce n'est pas normal, que ça doit être parce que c'est trop difficile, parce qu'ils ne sont pas assez bons, donc ils abandonnent avant même d'arriver au bout?<br /> <br /> <br /> <br /> Si tu savais le nombre de fois où je leur répète que "ce n'est pas parce que c'est difficile que ce n'est pas faisable". J'ai malheureusement souvent l'impression que je suis la première à leur expliquer qu'on peut tirer une satisfaction intellectuelle non négligeable à parvenir à comprendre par nous-mêmes une notion qui apparaît difficile et qui nous demande beaucoup de travail et d'effort.<br /> <br /> <br /> <br /> Je me dis que les séances de laboratoires servent à leur permettre de relier la théorie et la réalité, mais... est-ce assez? Je réfléchis. En même temps, je pense que la capacité de s'asseoir tout seul avec un concept abstrait et d'arriver à le comprendre profondément, par soi-même, est une aptitude intellectuelle qu'il est souhaitable de développer chez les futurs scientifiques que nous formons. À partir de quel âge le cerveau est-il apte à faire cela? Beaucoup d'idées, de questions, se bousculent en même temps dans ma tête. Il faudra vraiment en reparler.<br /> <br /> <br /> <br /> Ne lâche pas ta mission estivale! J'ai déjà hâte au prochain compte-rendu.<br /> <br /> <br /> <br /> Sylviane xxx
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