Lettre pour Florance
13 septembre 2010. Une date imprégnée dans mon coeur, dans mon corps, dans mes tripes. Le jour où nous avons su que tu avais mis tes ailes, que ton coeur avait cessé de battre. J'aimerais pouvoir dire que nous étions en symbiose toutes les deux, que je savais que ça n'allait pas, que je savais avant même de voir ton petit corps inerte, mais ce n'est pas vrai.
Ce jour-là, je m'en souviendrai toute ma vie, tout comme je me souviens de chacune des naissances de tes frères et sœur. Je me souviens d'avoir ri avec ton papa en flattant mon ventre, trop gros pour 24 semaines, pendant que nous roulions vers l'hôpital. Je me souviens d'avoir regardé derrière mon épaule, imaginant les 2 petits sièges de bébé qui seraient attachés me disant que bientôt, on ferait un long voyage pour aller vous présenter au reste de la famille. Ton frère bougeait de façon plus calme qu'à l'habitude dans mon ventre et puis une petite vague s'est faite sentir un peu plus haut. Je me souviens d'y avoir mis ma main et d'avoir dit à ton papa que tu allais bien, que je pensais bien t'avoir sentie bouger.
Le matin du 13 septembre, je n'ai pas sentie la mort qui m'habitais déjà. Je ne l'ai pas sentie les 14 semaines suivantes non plus, à vrai dire. Je t'ai protégée du mieux que j'ai pu jusqu'à la fin, jusqu'à ce que je n'aie plus le choix de te laisser partir.
Six mois. Vingt-quatre semaines. Juste assez longtemps pour réaliser à quel point tu étais une petite fille courageuse et incroyablement forte. Sache, ma douce Florance, qu'il n'y a pas une seule journée qui passe sans que je ne pense à toi, sans que j'aie l'impression que tu es encore parmi nous.