« Je mange un kiwi. » ou comment devenir orthophoniste en 30 minutes!

Ce n’est pas la première fois que j’en parle: mon bébé présente un petit retard de langage.  Je dis petit parce que selon l’orthophoniste qui le suivait jusqu’en juin et celle qui le suit à l’école, il est au niveau auquel on peut s'attendre d'un enfant de son âge.  Pourtant, son enseignante et nous ne sommes pas tout à fait du même avis.  Il se fait beaucoup mieux comprendre que l’an dernier à la même date, certes, mais la différence avec ses frères et sa sœur quand ils avaient le même âge ou encore avec ses camarades de classe est notable. 

Cependant, quand il a envie d’apprendre, il peut absorber l’information à la vitesse grand V! Ça lui a pris 5 ans afin de connaître le nom des couleurs, mais le jour où il a décidé qu’il allait les apprendre, c’était fait.  Comme s’il avait voulu nous dire : « ok gang, vous avez travaillé assez fort avec moi pendant les deux dernières années pour que j’y arrive, vous méritez que je les nomme tous sans faire d’erreur pour une fois. »

Le programme de maternelle ici ressemble davantage à la première année du Québec.  J’avais donc beaucoup d’appréhension quant à sa capacité à apprendre les lettres de l’alphabet au même rythme que les autres, les chiffres jusqu’à 10 en plus d’ajouter la lecture par-dessus tout ça après Noël.  Oh et en anglais par-dessus le marché!  Si les deux ou trois premières semaines furent ardues, une fois qu’il a eu compris le principe, il a appris tout ça les doigts dans le nez!  Il reconnaît déjà une dizaine de mots étiquettes.  Il est complètement bilingue et il mélange à merveille les deux langues dans une même phrase : « Maman, est-ce que je peux help avec les eggs? »  qu’il m’a demandé pendant qu’on faisait des muffins tantôt!  « Hum, si tu peux me redire ça en français, tu peux m’aider oui. » que je lui réponds chaque fois même si je trouve ça absolument adorable.

Sans farce, il est incroyable: de nos quatre enfants, il est celui qui a appris sa langue seconde le plus rapidement et avec le plus de facilité.

Toutefois, il y a un aspect sur lequel on doit continuer de travailler fort et c’est le sapristi de « je ».  Il l’utilise de temps en temps, mais il préfère le remplacer par « moi » ou carrément l’omettre, c’est bien plus facile!  On utilise les trucs de l’orthophoniste pour l’aider, c’est-à-dire qu’on répète la même phrase en insistant sur le « je », mais il devient vite irrité quand il nous entend faire le perroquet. 

Aujourd’hui, c’était congé d’école et de travail à cause du blizzard qui sévit sur la province.  J’ai enfin pris le temps de confectionner LE jeu parfait pour l’aider et j’avais envie de le partager parce qu’il est amusant pour les pronoms personnels, mais aussi pour le vocabulaire de la nourriture.  Il a d’abord choisi deux visages sur une banque d’images en ligne (oui, j’ai choisi des visages typiquement féminin et masculin pour facilité son apprentissage, c’est déjà assez ardu comme ça!) que j’ai importé dans Word tout simplement.  Ensuite, j’ai ajouté son propre visage ainsi que les pronoms en français et en anglais.  J’ai imprimé le tout, j’ai collé la feuille sur un carton rigide et j’ai découpé les bouches.  Pendant ce temps, il a découpé des aliments. 

Le plaisir qu’on a eu à faire manger nos bonhommes à coup de : « Elle mange un steak. » et de « Je mange un kiwi. » 

Comments

[brunomimi2008]

chaque enfant est différent et il faut les accepter comme ils sont et surtout ne pas leur faire ressentir votre désarroi car il n'avancera jamais il va se refermer et la ça risque d'être pire ...👍👏💋