On n'oublie jamais et on aime toujours...

Depuis quelques jours, je voyais ce moment arriver.  Toute la semaine, je me suis demandé ce que j’allais t’écrire, ma douce Florance.  Parce que c’est maintenant mon petit rituel du 13 septembre que de prendre le temps de coucher quelques mots sur papier juste pour toi.  Mais après 8 ans, qu’est-ce qu’on peut encore dire à une si petite fille qui n’a jamais pu ouvrir les yeux pour voir le monde mis à part « je t’aime »?

Nos cœurs ont pu battre à l’unisson pendant 24 semaines.  J’ai eu le bonheur de te bercer dans mon ventre pendant 9 mois.  Mais je n’ai jamais pu te serrer dans mes bras.  J’ai dû me contenter de te tenir délicatement au creux de mes mains, t’admirer, t’embrasser et te dire à quel point je t’aimais. 

Je ne saurai jamais si tu aurais hérité de mes cheveux bouclés, des cheveux roux de ton papa ou peut-être des deux à la fois.  Je ne saurai jamais si tu aurais eu mes yeux bruns ou les beaux yeux bleus de ton papa.  Je ne saurai jamais si tu aurais été élancée ou costaude.  Tout ce que je sais, c’est que tu avais 10 longs doigts, 10 petites orteils et des ailes toutes grandes déployées. 

On n’a jamais pu se regarder dans les yeux, nous deux.  Tu n’as jamais pu serrer le bout de mon doigt dans tes petites mains non plus et pourtant, tu as su m’apprendre tant de choses. Tu m’as permis de comprendre à quel point on peut aimer un tout petit bébé.   Tu m’as appris à quel point j’étais forte.  Tu m’as appris ce qu’était la résilience.  Tu m’as appris à être empathique même si je ne comprenais pas toujours ce que les gens pouvaient ressentir. Tu m’as insufflé l’envie de transformer ce qu’on vivait ensemble en un doux réconfort. 

En retour, j’espère simplement avoir su te démontrer qu’on n’oublie jamais et qu’on aime toujours…