Projet: recherche de l'équilibre
Dans la vie, on aspire à de belles choses et on rêve de notre idéal à nous. On attend, on espère, on travaille fort pour y arriver. Une fois l'objectif atteint, il arrive parfois qu'on doive réajuster le tire. On réalise que notre idéal ne l'est peut-être pas complètement, on doit le repenser. Ce n'est pas toujours facile, ça demande de l'humilité d'avouer qu'on s'est trompé pendant tout ce temps-là!
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai aspiré à devenir une maman à la maison comme ma mère l'avait été pour moi. Même si j'ai pris le temps de faire des études, d'avoir un diplôme, nous n'avons pas attendu que j'aie une belle carrière et un poste permanent avant de fonder notre famille. En fait, 2 semaines après la fin de mon bacc, avant même d'avoir mon diplôme en mains, je tenais notre premier garçon dans mes bras. Même si j'ai pu rester à la maison pendant un peu moins de 2 ans, même si je n'ai jamais fait du 40h/semaine, il s'en est suivi des vagues d'opportunités, de contrats, d'offres intéressantes au travers des congés de maternité et des sans solde pour profiter de la vie de famille quelques mois.
Il y a 2 ans, on a fait en sorte, mon homme et moi, que je puisse rester à la maison avec les enfants. Pour de vrai cette fois, pas juste en attendant. Pour en profiter avant que les plus petits entrent à l'école, pour assurer une présence aux activités scolaires des grands, pour avoir le temps de leur faire des muffins pour la collation, pour ne pas s'énerver à la moindre tempête ou au moindre microbe se demandant lequel de nous deux prendra congé! 2 ans de bonheur! Oui... mais non!
Disons qu'il y avait quelques petits détails auxquels nous n'avions pas pensé ou du moins auxquels on n'avait pas donné assez d'importance : les sous plus difficiles à engranger pour les imprévus, le manque de patience après des dizaines d'heures consécutives passées avec les petites bêtes qui se chicanent, qui renversent leur verre de lait, qui crient, qui refusent de prendre leur bain (oui, bon, vous avez compris le principe!), le manque de reconnaissance (disons que mes enfants ne sont pas aussi expressifs que mes étudiants quant à mon dévouement pour eux!). Tout ça pour dire qu'après des mois à jongler avec tout ça, j'ai réalisé que c'était peut-être ce qui avait déséquilibré ma vie ces derniers mois. Que les quelques étudiants qui viennent me voir en privé pour du tutorat ne suffisent pas tout à fait.
Aussitôt le terrain tâté auprès de mon dernier employeur, aussitôt j'ai reçu une offre qui respectait chacune de mes conditions ce qui n'est pas peu dire vu la longueur de la liste! C'est donc mardi dernier que j'ai chaussé mes bottes d'enseignante de français langue seconde (oh la brillante idée de mettre des talons pour la 2e fois de ma vie, j'ai mis 2 jours à m'en remettre!). Rien de faramineux : 12h par semaine, les mardis et jeudis matins et soirs, 2 groupes exceptionnels qui me rappellent pourquoi ça m'a tant manqué. Pas trop pour continuer de participer à la vie scolaire de mes grands, pour passer du temps avec mes touts-petits, pour respecter mes engagements de tutorat. Juste assez pour se payer des vacances cet été et pour retrouver mon équilibre personnel tranquillement.
Qui sait où tout cela me mènera?!